Visite des crèches de Noël

Il y a 800 ans, à Greccio petit village du centre de l’Italie actuelle, s’organise la toute première crèche vivante autour d’une mangeoire, d’un âne et d’un bœuf. Les villageois des alentours jouent les différents personnages : Marie, Joseph, bergers, anges… sous le regard bienveillant de Saint François d’Assise. Frappé par les grottes de Greccio, semblables aux paysages de Bethléem, Saint François initie alors la tradition des crèches vivantes et des crèches avec des santons qui perdurera jusqu’à aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde. 

Les premiers santons provençaux arrivent quelques siècles plus tard. Aujourd’hui, le santon provençale est témoin d’une histoire régionale riche faisant partie de son identité. Au point que certains militent pour son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Retour sur l’histoire de la crèche provençale : dès le XVIIe siècle, on peut observer quelques crèches dans certaines églises de Provence, mais celles-ci restent rares. Ce n’est qu’à la toute fin du XVIIe siècle que les crèches apparaissent peu à peu chez l’habitant en Provence. En pleine Révolution française, alors que les églises sont fermées par les volontés de ceux qui prônent l’anticléricalisme des révolutionnaires, les Provençaux, très croyants, recréent des crèches chez eux en petit format afin qu’elles soient cachées au besoin.

« On dit qu’à la Révolution, les gens ont réfugié leur foi dans ces petites scènes de la Nativité. » Henri Amouric, spécialiste de l’histoire de la Provence.

C’est également à cette époque, qu’un Marseillais fabricant de statuettes, Jean-Louis Lagnel, crée le premier moule de santon. Un nom tiré du provençal « santoun », qui signifie « petit saint. » C’est lui qui amorce la production de santons dans des volumes importants. Pour le 150e anniversaire de la mort de Saint Eugène de Mazenod, un santon fut fabriqué dans les ateliers Arterra à Marseille.

Dans ces jours de Noël, nombreuses sont les personnes qui visitent la crèche de la chapelle des Oblats. La communauté, elle-même, s’est rendue en Arles.

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