Solennité de la Pentecôte – Cloître des Oblats, 19 mai 2024
Nous avons beaucoup de motifs pour célébrer, pour être en fête et pour dire « merci ! » aujourd’hui.
– La Pentecôte, le don de l’Esprit que Dieu continue à faire à l’Église et au monde.
– La fête de saint Eugène de Mazenod, que nous célébrerons mardi 21 mai autour de lui à la cathédrale de Marseille. Vous êtes les bienvenus !
– Nous disons aurevoir à notre Frère Benoît, après 19 ans de service généreux ici dans la communauté oblate d’Aix.
La liturgie de la Pentecôte (le disciple devient missionnaire)
1. Jérusalem, ville cosmopolite. Comme beaucoup de nos grandes villes aujourd’hui, comme les OMI d’Aix… 7 Oblats, 7 Pays, 7 langues (plus ou moins…).
Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte ?
L’Esprit refait ce que Babel avait défait. La langue est la porte d’entrée dans le cœur. Communiquer ouvre la porte à l’amour. Ce « miracle » des langues rend possible celui de l’amour, dont nous avons si besoin dans notre monde d’aujourd’hui.
2. Saint Paul nous invite à marcher sous la conduite de l’Esprit. L’invitation : « Marchez sous la conduite de l’Esprit » devient, à la fin de la lecture : « Marchons sous la conduite de l’Esprit ». Paul s’implique lui-même à marcher dans l’Esprit.
La chair et l’Esprit : les deux listes.
– Où nous conduit la chair ? 15 mots pour décrire le mal auquel nous conduit la chair (plus autres choses du même genre).
– Où nous conduit l’Esprit ? 9 mots pour décrire les « fruits » de l’Esprit. 9 fruits, plus les 7 dons (sagesse, intelligence, conseil, force, connaissance, piété et crainte de Dieu). En ce domaine, la loi n’intervient pas. C’est le domaine de l’Esprit, de la liberté.
L’Esprit nous fait vivre (la chair nous conduit à la mort). Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair avec ses passions. Ils sont donc libres, ils se laissent conduire par l’Esprit.
3. L’Esprit du Père et du Fils. L’Esprit du Père nous fait dire « abba », papa, père ! L’Esprit du Fils nous conduit dans notre chemin de disciples de Jésus, dans la vérité. Vérité de Dieu, de nous-mêmes, de l’univers, des mystères qui seront dévoilés un jour (la vie et la mort…). Un mystère de lumière !
La fête de St Eugène de Mazenod
Je me limite à rappeler des définitions qui ont été donnée de saint Eugène depuis sa béatification.
– Passionné de Jésus-Christ et Inconditionnel de l’Église. Ces deux premières définitions sont de Paul VI, le jour de la béatification de saint Eugène (19 octobre 1975). Il suffit de lire une biographie d’Eugène ou quelques-unes de ses nombreuses lettres, pour s’en rendre compte. Un amour pour l’Église vraiment sans conditions, en une période où l’Église était abandonnée, par ses enfants et même par ses ministres !
– Homme de l’Avent. Nous devons cette définition à Jean-Paul II, le jour de la canonisation d’Eugène (3 décembre 1995). Le pape a voulu dire, par cette définition, qu’Eugène avait le don de voir loin, d’être une sorte de « précurseur » des temps que l’Église allait vivre. Un prophète.
– « Pèlerin d’espérance ». Nous, les Oblats ses enfants, pourrions lui donner ce titre aujourd’hui, suite à notre dernier Chapitre général et aussi en préparation du jubilé de 2025. Les deux nous appellent à être témoins de l’espérance en un monde qui est en train de la perdre et qui en a un si grand besoin.
Et puis son testament spirituel, ce don sacré qu’il nous a laissé juste avant de mourir, synthèse de sa vie et de sa foi : la charité et le zèle. La charité dans nos communautés, entre nous, comme première forme de mission, et le zèle à l’extérieur, pour le salut des âmes les plus pauvres et abandonnées, surtout celles qui se sont égarées et ne se retrouvent plus.
Aurevoir, Frère Benoît !
19 ans à Aix, au service de la communauté et de la grande Famille oblate. Que dire ? La définition qui me viendrait plus spontanée est celle de « frère universel ». D’après ce que je vois et entends, il me semble que Benoît a été, a cherché et désiré d’être, toujours, le frère de tous ! Si on interpelle Mr Google à ce sujet, on découvre que l’expression « frère universel » semble être réservée, et si on en fait une quête, un autre nom occupe les premières places… mais on peut toujours escalader ce classement…
Avant de dire aurevoir, je voudrais laisser la parole à deux Oblats qui m’ont donné la permission de lire la lettre qu’ils ont adressée à Benoît en cette circonstance (et que lui n’a pas encore reçue). Je n’ai pas demandé la permission à Benoît pour ne pas courir le risque… Voici ce que ces deux confrères, dont je ne vais pas vous révéler l’identité, lui ont écrit.
– La Constitution 29 sur le vœu de persévérance affirme que l’Esprit Saint inspire la constance dans notre amour et développe en nous un attachement étroit à la Congrégation. Tu incarnes cette constance dans l’amour et l’esprit d’appartenance à la Congrégation dans ton engagement pour la mission de notre Congrégation dans notre résidence d’Aix. À travers toutes les transitions que le Supérieur Général a faites au cours des années, tu as été disponible, patient et dévoué, même en vivant seul pendant un certain temps, et en supervisant les travaux qui se déroulaient dans la maison.
– Merci beaucoup d’avoir fait grandir la fraternité. Par ta présence et ta manière d’être, tu as réalisé le rêve du Pape François, un rêve que nous devons tous promouvoir : la fraternité universelle. Merci de nous le rappeler toujours dans ton service dans la Congrégation, tant dans l’animation du charisme que dans ton service au Comité général des Oblats Frères. Ta vie a été un exemple et un encouragement à vivre la fraternité née de l’Évangile. Tu l’as fait en vivant fidèlement les vœux religieux. Merci de toujours nous rappeler que nous, les Oblats, nous sommes des missionnaires consacrés à Dieu pour vivre l’Évangile avec les plus pauvres. Merci de le faire en et à partir de la communauté où tu as su aussi animer notre vie de pauvreté évangélique et créer des liens d’unité fraternelle avec tous.
Que dire de plus ? Le frère Benoît, qu’hier a rajeuni d’un an et qui fait mémoire aujourd’hui de ses 22 ans d’oblation perpétuelle, se prépare à une nouvelle mission, pour laquelle nous lui assurons notre prière et notre communion fraternelle.
Je laisse quelque chose aussi pour après la célébration de l’Eucharistie, mais je suis sûr que le mot que tout le monde voudrait dire aujourd’hui est MERCI ! Merci à Dieu de nous avoir donné Benoît pendant toutes ces années, merci à Benoît pour avoir répondu, dans la fidélité et la générosité, à son appel de chaque jour.